Rencontre avec Chatila

16 septembre 2002, je suis dans un groupe d’Européens venus participer à la commémoration 20 ans après les massacres de Sabra et Chatila. Manifestation bruyante et plutôt bon enfant qui aboutit dans le Mémorial, petit champ clos avec quelques panneaux d’images des massacres. Nous sommes là peut-être un millier de personnes, il y a des prises de paroles, la nuit commence à tomber et c’est petit à petit que je réalise que nous sommes en train de piétiner le lieu même où sont inhumées les victimes. Là commence ma relation avec le camp de Chatila et ses habitants.
Jean-Yves Boiffier.

16th september 2002, I am with a group of European people who came for the 20th commemoration of Sabra and Shatila massacre. It is at the same time a noisy and peacefull demonstration arriving in the Memorial, a small closed field with some pannels showing images of massacre. Maybe we are here a thousand of people, there are some speeches, night begins to fall and, step by step, I realize that we are standing on the true place where the victims bodies are buried. That the beginning of my relationchip with Shatila camp and its inhabitants.
Jean-Yves Boiffier

lundi 24 septembre 2012

Trentième commémoration des massacres de Sabra et Chatila


Jean-Yves et moi sommes allés en voyage-éclair au Liban  les 17 et 18 septembre, pour manifester, au nom de notre association, notre soutien à nos amis Palestiniens réfugiés du camp de Chatila et du quartier voisin de Sabra, à l'occasion de la commémoration du 30ème anniversaire du massacre de 1982.

Abu Mujahed nous a expliqué son mécontentement de voir ces cérémonies phagocytées par "les officiels", qui n'ont laissé que peu de place aux habitants du camp, et son désir que ceux-ci puissent se réapproprier, pour les années à venir, l'initiative et l'organisation de cette commémoration. 

Il a aussi regretté que les jeunes générations s'y sentent moins impliquées et nous a sollicités pour essayer de contribuer à leur re-mobilisation, à travers un support d'échange et de communication.

Nous avons suggéré de mettre en place un dispositif utilisant la vidéo, pour lequel nous pourrions jouer le rôle d'accompagnateurs, mais dans lequel les protagonistes principaux seraient quelques jeunes du camp. 

Nous en avons parlé avec des nouveaux amis italiens venus pour la commémoration et qui seraient d'accord pour prendre une place dans cette démarche. Nous souhaitons également solliciter nos amis suédois, absents lors de la commémoration mais qui sont toujours des soutiens actifs du CYC.  

Le dispositif, en résumé, consisterait à ce que quelques jeunes proches du CYC fassent des repérages pour contacter des témoins survivants du massacre. Puis nous viendrions avec un matériel adapté faire quelques jours de formation à la vidéo et à son écriture, avant de filmer ces témoignages, de préférence en présence de jeunes du camp. Nous ferions ensuite le montage sur place des séquences enregistrées pour parvenir à un petit film facilement montrable dans différents lieux du camps dont le CYC, à destination des générations venues après le massacre, en espérant que cela contribuera à motiver les jeunes à participer activement aux prochaines commémorations. 

Nous chercherons, si le projet agrée Abu Mujahed et les gens du CYC, à trouver le financement de ce projet avec nos homologues italiens et suédois.

Denys


Jean-Yves and I went to Lebanon on September 17th and 18th, to demonstrate, in the name of our association, our support to our palestinian friends of Chatila camp and the nearby district of Sabra, on the occasion of the commemoration of the 30th anniversary of the 1982 massacre.

Abu Mujahed told us his dissatisfaction to see these ceremonies swallowed up by " the officials ", who left only little room to the inhabitants of the camp, and his desire that these can re-appropriate, for years to come, the initiative and the organization of the commemoration. 

Abu Mujahed also regretted that the young generations feel less involved in this commemoration. He asked us to try to contribute to their re-mobilization, through a medium of exchange and communication.

We suggested to set up a device using the video, for which we could play the role of guides, but in which the main protagonists would be a few young people from the camp.

We spoke about it with new Italian friends who came for the commemoration and would agree to take a place in this initiative. We also wish to request our Swedish friends, absent  during the commemoration but who are always active supports of the CYC.  

The device, in summary, would consist in the fact that some young people close to the CYC make contacts with surviving witnesses of the massacre. Then we would come with an adapted equipment to make a few days of training for using the video, before filming these testimonies, rather in the presence of young people and children from the camp. We would make then the on-the-spot editing of recorded sequences to complete a small movie to be shown in various places of the camp and in the CYC, bound for the generations come after the massacre, hoping that this will contribute to motivate these young people to participate actively in the next commemorations. 

We shall look, if the project is approved by Abu Mujahed and the people of the CYC, to find the financing of this project with our Italian and Swedish counterparts.

Denys